LES GRADES

Joueuses de go, source Wikipedia
Joueuses de go, source Wikipedia

La pratique du iaido permet l'obtention de grades selon l'ancienneté. La progression de chaque élève reste à l'initiative de l'enseignant. Ces grades sont obtenus lors d'examens de passage. Il n'existe pas de distinction visuelle sur la tenue du iaidoka.

 

Traditionnellement dans les art martiaux, un 免許 menkyo (certificat de connaissance) était remis aux élèves par le maître lors que l'apprentissage était terminé.

 

Le système de classification par kyû et dan existait depuis longtemps d’autres domaines (par exemple dans le jeu de go), il n’a été introduit dans les arts martiaux qu’à la fin du 19e siècle par Jigorô Kanô lorsqu’il créé le Jûdô. Ce système s’est ensuite diffusé dans de nombreux arts martiaux comme le kendo ou le iaido.


kyû et DAN

Tout débutant dans la pratique du iaido est un kyû 級 (rang). Les kyû se déclinent dans un ordre décroissant de 6e à 1er. La durée entre les examens est sujette à l'appréciation de l'enseignant (avec une durée minimale approximative de 3 mois dans le grade). Les passages de grades en kyû se font habituellement au sein même des clubs.

 

Vient ensuite dans un ordre croissant l'obtention de dan 段 (étape) allant de 1er au 8e. En iaido, comme dans de nombreux autres arts martiaux, le 8e est le dernier dan que l’on peut obtenir. Les 9e et 10e dan étaient des titres honorifiques qui n’existent plus.

 

Les élèves ayant un grade kyû sont appelés 級者 kyûsha (personne kyû) ou 無段者 mudansha (personne sans dan). 有段者 yûdansha (personne ayant un dan) est le terme pour les gradés ou 高段者 kôdansha (personne de haut grade) pour les grades élevés.

 

Examen de passage de grades lors de l'Open 77 sous l'oeil des juges
Examen de passage de grades lors de l'Open 77 sous l'oeil des juges

 

Les passages de grades en dan se font auprès d'un jury composé d'au moins 5 personnes lors de stages ou de compétitions (voir tableaux ci-dessous). Jusqu'au 5e dan, chaque participant présente 5 kata avec, suivant les grades, 1 à 2 kata koryû. Les kata koryû sont à la discrétion du participant, les kata seitei iai sont imposés par le jury. Il est demandé de présenter 6 kata dont 2 koryû dans un temps de 7 minutes pour les passages de 6e et 7e dan. Enfin pour le 8e dan, c'est l'intégralité des 12 kata seitei iai qui est demandés.

 

Il est à noter que la tendance actuelle au Japon est de ne plus faire intervenir les kata koryû dans les passages de grades mais ceci n'est pas encore le cas en Europe.

 

La durée minimale entre les grades et les exigences sont croissantes au fur et à mesure que les dan augmentent. Les grandes lignes étant les suivantes :

  • Un débutant se concentrera d’abord à apprendre les principes de base et connaître les scénarios des kata, c’est l'objectif du 1er dan, shodan 初段 (l’étape du début)
  • Puis il lui sera demandé de perfectionner ces gestes pour le 2e puis 3e dan où les kata devront être parfaitement maîtrisés
  • Ensuite au 4e et 5e dan, par les gestes, l'attitude et l'esprit, l’exécution doit désormais démontrer la réalité d’un combat contre ses kasôteki 仮想敵 (adversaires imaginaires) avec détermination mais sérénité
  • Pour le 6e dan, la vitesse doit être celle d’un combat réel et les techniques doivent être exécutées de manière efficaces, c’est le ri-ai 理合い (la logique d’un kata). D’ailleurs il est parfois expliqué (avec peut être un peu d’humour) que l’on est débutant jusqu’au 5e dan
  • Les aspects plus profonds tels que la présence, la dignité de l’exécution et même la spiritualité seront alors l’objet du 7e et 8e dan

Dernier grade, le 8e dan n’est cependant pas la fin du chemin et les sensei parlent tout simplement du début de l’après.

 

Pour plus de détail sur la progression demandée, l'on pourra se référer à ce que dit Ogura Noboru sensei (8e dan hanshi) sur la maîtrise technique et le développement spirituel ou encore une vision de la progression au travers du teki (les adversaires imaginaires) proposée par Kim Taylor sensei (7e dan kyoshi) (ici traduit de l'anglais par le club Busen Iaido).

SHôgô

Trois distinctions shôgô (称号) peuvent être données en plus des dan aux enseignants les plus gradés marquant une maîtrise et une compréhension supérieures de leur art :

  • Renshi 錬士 (maître de la pratique), 1 an après le 6e dan minimum
  • Kyôshi 教士 (maître de l'enseignement), 7e dan minimum et 7 ans après l'obtention du titre renshi
  • Hanshi 範士 (maître exemplaire), 8e dan uniquement et 15 ans après l'obtention du titre kyôshi

Source : Règlement d'attribution des titres de shogo

réglementation des grades iaido

La réglementation actuelle est celle du texte officiel du CNKDR qui date de 2019. Les différents textes peuvent être consultés sur la page dédiée du CNKDR :

 

Source : http://www.cnkendo-dr.com/grades,619,fr.html

 

Des modifications sont parfois apportées, comme la suppression de l'examen écrit qui existait auparavant ou encore la réduction des délais entre les passages de grade au delà d'un certain âge. Au Japon, les kata koryû ne sont désormais plus demandé lors des passage des grades. Tout n'a pas encore été décliné ici et il donc probable qu'il ait des évolutions futures.

 

 

Pour le 1er dan, la condition est d'avoir au moins 3 saisons de pratique. Pour les personnes ayant plus de 60ans, les délais sont désormais réduits depuis 2020 :

  • 6e dan, 2 ans après le 5e dan
  • 7e dan, 3 ans après le 6e dan
  • 8e dan, 5 ans après le 7e dan

 

Pour devenir juré, il est nécessaire de suivre une formation de juré d'examen. A l'issue de la formation, l'apprenti doit être validé par ses pairs :

 

Source : Devenir juré d'examen de grades

Source : Liste des jurés pour la saison 2020-21