Le musée national des arts asiatiques - Guimet propose du 16 mars au 29 août 2022 une exposition sur le samouraï et sa représentation dans l'imaginaire collectif :
> L’arc et le sabre. Imaginaire guerrier du Japon
L’exposition nous propose un cheminement historique qui débute de la réalité guerrière du samouraï avant de devenir une classe sociale lors de la période Edo. Située en haut de l'échelle, c'est une aristocratie répondant à des codes strictes et devant accorder autant de place aux arts qu’au métier des armes. Archaïsme dans une société devant s’adapter au monde moderne, le samouraï disparaît à l’ère Meiji. Il perdure cependant comme l'archétype d’une droiture sans faille et d’une loyauté absolue à son maître.
Si ce fond historique sert de fil conducteur, l'exposition s'intéresse avant tout à l'utilisation de la figure du samouraï au cours de l'histoire. Tour à tour personnage de romans, de théâtre (Nô, Kabuki, Bunraku), objet de propagande et désormais de manga, de films ou de jeux vidéos, il a en effet une place centrale dans la culture populaire du Japon d’alors mais aussi dans le monde contemporain. La fin de l'exposition s'ouvre en effet vers la pop-culture, se terminant par une longue série d'affiches de cinéma. Petit clin d'oeil amusant, cette figurine de Dark Vador (Darth Vader) dont le casque renvoie directement aux casques de samouraïs présentés au début de l'exposition. George Lucas n'a en effet jamais caché s'être inspiré de Kurosawa pour créer sa Guerre des étoiles.
Tous cela est illustré par de belles pièces, bien mises en valeur, dont quelques magnifiques sabres et tsuba (gardes du sabre). Il y aussi nombre de photos intéressantes de la fin du 19e siècle, ce moment où le Japon et l'occident se découvraient mutuellement. Témoignages de cette époque d'autant plus précieux que, si certaines photos sont célèbres, d'autres le sont nettement moins. Comme toujours au musée Guimet, de nombreuses estampes viennent appuyer le propos. Une large partie en est consacrée à l'histoire emblématique des 47 ronins (Le Trésor des vassaux fidèles).
Bien sûr, de nombreux repères historiques et des explications claires dans les cartels accompagnent les oeuvres afin de ne perdre personne.
Un seul petit regret, bien quelques cartels en fassent brièvement mention, celui de ne pas vraiment évoquer aussi ces arts martiaux qui renvoient directement à cette image, un peu fantasmée, du samouraï. Impossible de ne pas penser au Iaido bien sûr, mais aussi au Kendo (pour l'armure) ou au Kyudo (pour l'arc). Cela s'inscrirait totalement dans le propos, mais le sujet était sans toute trop vaste pour être exploré dans toutes ses dimensions.
Mise à jour du 02/06/2022 : Des après-midis cinéma-démonstrations seront justement proposés par le musée dans le cadre de cette exposition : > Trois dimanches arts martiaux et cinéma
C'est une exposition agréable, avec un angle d'approche un peu différent et des pièces variées bien présentées, mais que l'on parcourt tout de même assez rapidement. Il serait donc juste un peu dommage d'aller au musée Guimet uniquement pour cette occasion. N'hésitez pas à prendre aussi le temps de faire aussi le tour de belles collections du musée consacrées au Japon mais aussi à l'Asie en général (Chine, Corée, Inde, Tibet, etc.). Il en vaut le coup !